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Le Parnasse des coeurs d'amour épris

by Liette Remon

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    Pour son quatrième album, Serre l’Écoute reste fidèle à ses habitudes en choisissant d’explorer les différentes facettes d’un thème largement représenté dans la tradition chantée. Après avoir vogué sur les sept mers (Chansons des bords du Saint-Laurent, 2002), médité sur les hasards de la destinée (Fortunes et perditions, 2006) et célébré les joies et les malheurs de la boisson (Buveurs philosophes, 2009), nous proposons un petit tour d’horizon autour de la plus universelle des préoccupations humaines : l’Amour.

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1.
Allons mes amis, divertissons-nous, La loi nous l’ordonne de y faire l’amour ! C’est une jeune fille, âgée de quinze ans, Un jour dit à sa mère : — M’faudrait t-une amant. — Un amant ma fille vous en aurez pas, Vous parlez des hommes, vous en aurez pas, On vous mèn’ra z-en ville dedans un couvent, Vous apprendrez z-à lire, à passer votre temps. — Au couvent ma mère, non je n’irai pas, Le petit Jean que j’aime m’en empêchera. Le petit Jean que j’aime n’est pas loin d’ici, Oh ! regardez ma mère, je le vois venir. Ces mots-là cessa, le petit Jean entra, S’assoit t-auprès d’elle z-et la salua : — T’en souviens-tu la belle, t’en souviens-tu pas, De tes belles promesses, t’en souviens-tu pas ? — Les belles promesses, galant que j’t’ai faits, Je suis jeune et belle, je les soutiendrai : Monte dedans ma chambre, voici l’escalier, Nous parlerons z-ensemble de nos amitiés.
2.
C’était un beau p’tit homme qui se leva de grand matin, Quitta sa femme au li’-e : — Tu te lèv’ras quand tu-l pourras. Ti yum da dl la di dl lam, di yum da dl la di dl li dam, Ti yum da dl la di dl lam, di yum da dl la di dl lam. Quitta sa femme [...] Quand tu-l seras debou’-e, mon déjeuner tu m’enverras. Dix heures, onze heures arrivent, mon déjeuner s’en revient pas. Sâpré ma hache par terre, à la maison m’en retourna. Trouva ma femme au li’-e : — T’es pas ‘cor debout, pauvre Lina ? On v’aller cri le médecin : — Guéris-là quand tu-l pourras. Pour moi, je t’abandonne, oui j’en fais t-une abandon.
3.
Un soir il me prit une envie Ma mie de la faire mourir, De la faire mourir bien loin Que personne n’en save aucun vent. J’ai pris le cheval de mon maître, Mon épée claire à mon côté ; À sa porte je m’en fus frapper : — Belle, levez-vous si vous m’aimez. Il la prit par sa belle main blanche, Sur son cheval il l’a montée. Il lui dit : — Belle, tenez-vous bon, Je vais toucher à coups d’éperons. Il a bien ‘té loin dans les larges, Dans la forêt comme un lion, Il dit : — La belle, il faut qu’tu meures Bien éloignée de tes parents. Elle se jette la face contre terre, Disait : — Grand Dieu ! c’est don’ d’valeur ! A lui dit : — Galant, si j’ai tort, Donne-moi le coup de la mort. Il a bien pris son épée claire, Tout droit au cœur il l’a lancée, Il l’a lancée si rudement Qu’il trempa sa main dans son sang. La belle avait deux galants frères, Nuit et le jour ils l’ont cherchée. Ils l’ont cherchée, ils l’ont trouvée Morte au milieu d’une vallée.
4.
Soleil levé 02:42
De grand matin j’me suis levée. (bis) Je m’en vas t-à la fontaine, Mon petit cœur est bien en peine, Avant le soleil levé, Mon petit cœur est en danger, Avant le soleil levé, (bis) Dans mon chemin je rencontre [...] un joli p’tit cavalier. Il me parle de l’amourette, je prends plaisir d’l’écouter. Nous avons causé ensemble que l’soleil s’en est levé. — Quoi c’que ma mère va me dire d’avoir si longtemps r’tardé ? — Vous direz à votre mère qu’la fontaine était brouillée, Que tous les oiseaux du monde sont venus pour s’y baigner. Ils ont tant mouillé leurs ailes que l’plumage en est resté.
5.
Dans ces Lènois z-il ya t-une jolie fille, Elle est jolie et parfaite en beauté, Z-elle a ravi le cœur d’un marinier. — Beau marinier, monte-moi dans ta chambre. — Oh ! oui, z-oh ! oui, je vous y mènerai, Un anneau d’or, je vous le donnerai. Mais tant qu’ils furent là-haut dedans sa chambre, On n’entendait que des embrassements, C’était la belle et son fidèle amant. Son autre amant qu’était z-à la fenêtre, Se l’vant les bras z-et les yeux vers les cieux, Disant : — Grand Dieu ! que je suis malheureux D’avoir aimé une tant jolie fille, Mais à présent qu’elle m’a délaissé, Z-elle a ravi le cœur d’un marinier ! Dans ces Lènois z-il ya t-une jolie fille, Elle est jolie et parfaite en beauté, Elle a ravi le cœur d’un marinier.
6.
M’en revenant des noces, ta lam ta di dl li dl la dam ta di dl lam, M’en revenant des noces, j’étais bien fatigué, J’étais bien fatigué. (bis) C’est dessous un gros chêne [...] que j’me suis reposé. Un rossignol perché ne faisait que d’chanter. — Chante rossignol chante, toi qui as le cœur gai, Tu as le cœur à rire, moi je l’ai à pleurer. J’ai perdu ma maîtresse sans l’avoir mérité Pour un bouquet de roses que je lui [ai] refusé. Je voudrais que la rose soit encore au rosier, Que l’rosier et le pot à la mer soient jetés, Et que le rosier même ne fut jamais planté, Et moi et ma maîtresse dans les mêmes amitiés.
7.
Le voilà 03:07
En arrière de d’chez mon père, il y a t-un oranger, le voilà, (bis) Nous irons z-et nous boirons, Nous tèrirons les verres Et nous les remplirons, Nous irons z-et nous boirons, Tèrirons les verres Et nous les remplirons. Il en était si chargé que les branches en touchiont terre. I’ passe de branche en branche, i’ cueillit les plus mûres. Le premier qui m’les marchande, c’est le fils de l’avocat. I’ m’en achète une douzaine, i’ m’les a jamais payées. I’ m’envoye de sus la banque, mais la banque était fremée. I’ m’envoye sus l’avocat, sus le fils de l’avocat. Mais le fils de l’avocat il était tellement pas là. Je me moque de la banque, et le fils de l’avocat.
8.
Le bouquet 02:25
De grand matin, je me suis levé, Dans mon jardin je m’en ai ’té. J’ai t-aperçu ma mignonnette Qui’est endormie, Son amant qui’était z-auprès d’yelle La réveilla. (bis) — La belle faisez-moi t-un bouquet, Qu’il soit bien fait. Vous le mettrez dedans un verre Bien proprement, Que mes amours aussi les vôtres Soyons dedans. (bis) La belle en faisant son bouquet, Elle soupirait. — Qu’avez-vous donc, chère Liante À soupirer ? Regrettez-vous nos amoures Du temps passé ? (bis) — Mais ce que j’ai à soupirer, Vous le savez : C’est à présent que tu me laisses Avec deux enfants ; Quand tu reviendras de la guerre, Ils seront grands. (bis) — Quoi je ferai de ces deux enfants Quand c’qu’ils seront grands ? — Vous leur f’rez faire une cocarde De ruban blanc, Vous les enverrez rejoind’ leur père Au régiment. (bis)
9.
Un soir au clair de la lune, Un soir en me promenant, Dans mon chemin j’ai fait rencontre, Une jolie demoiselle, oh oui ! Dans sa main, oui elle portait, Je n’sais pas ce que c’était. J’ai demandé à la belle : — Où allez-vous donc si tard ? — Je m’en vas chercher de l’eau, C’est à la claire fontaine, oh oui ! — Que direriez-vous la belle, Avec vous, oui, je irais ? Je l’ai prise par sa main blanche, Chez son père j’l’ai emmenée. J’ai laissé couler mon bras Par en arrière d’son côté droite, oh oui ! Elle me dit en souriant : — Cher amant, quoi cherchez-vous ? — Je ne cherche rien la belle, Que j’lui ai dit en languissant. Je n’suis pas comme ces amants Qui font l’amour pour un jour, oh non ! Je suis un amant si doux, Je fais l’amour pour toujours. À tous les soirs, la tourterelle, À tous les soirs, elle me disait : — Oh ! que nous serion’ heureux D’être mariés ensemble, oh oui ! Oh ! que nous serion’ heureux, D’être mariés tous deux. — Faisons nos amour’ ensemble, Ne tardons pas à demain. Elle me présenta sa bouche, Et moi je lui présenta la mienne, oh oui ! Elle me dit t-en souriant : — Soyez mon fidèle amant.
10.
L'ermite 03:51
L’autre soir en m’y promenant Le long d’un petit bois charmant, Dans mon chemin j’ai rencontré Une tant jolie demoiselle Faite à mon goût. Là j’ai bien ôté mon chapeau, C’est pour la saluer comme il faut, En lui disant : — Vienderiez-vous Dedans mon petit ermitage Parler d’l’amour ? — Oh ! oui, l’ermite, oui je irai, Bien habillée, bien préparée : Je prenderai mon jupon vert, Ça s’ra pour aller voir l’ermite Dans son désert. — L’ermite, si t’aurais de l’argent, Ça m’y rendrait l’cœur plus content. J’ai mis ma main sur mon gousset, Cent écus d’or je lui compti’-e, J’i’en fis présent. Quand c’qu’la belle a eu mon argent, Elle a pensé tout autrement. — L’ermite, oh ! laissez-moi z-aller Dans ton jardin pour prendre haleine, Je reviendrai. Mais quand c’qu’elle fut dans mon jardin, Elle aperçoit un grand chemin. La belle a bien pris sa volée Comme une padrix qu’il s’envole Avec mon argent. — Tant que l’ermite, oui, je serai, Jamais aux filles je n’penserai. J’en avais t-une faite à mon goût, Hélas ! la petite coquine, Elle m’a trompé.
11.
La Passion de Jésus-Christ, La Passion de Jésus-Christ, Elle était triste et dolente, pécheur, Elle était triste et dolente. Il a jeûné quarante jours sans prendre soutenance. Au bout de ces quarante jours, il a pris soutenance. Il a pris z-une goutte de vin, une pomme d’orange. Saint Jean fut dire à Notre Seigneur : — La réjouissance est grande. Notre Seigneur dit à saint Jean : — La trahison est grande. Avant qu’il soit vendredi nuit, tu voiras mon corps prendre. Tu voiras ma tête couronnée de grands z-épines blanches. Tu voiras mes deux pieds cloués et mes deux bras s’étendre. Tu voiras mon côté percé d’un fer ou d’une lance. Tu entendras toutes les oiseaux qu’ils crireront vengeance. La passion de Jésus-Christ, elle était triste et dolente.
12.
Vent debout 02:45
Nous étions trois jeunes garçons, Débarquant z-à terre du brick Le Goéland ; Mais de l’argent, nous en n’avions guère, Jamais vent debout, toujours vent arrière, À tous les trois, nous n’avions qu’un sou, Jamais vent arrière et toujours vent debout. Il faut aller à l’hôtellerie : — Madame l’hôtesse, n’a’-vous rien de cuit ? — J’ai des perdrix, des perdrix et des lièvres, Jamais vent debout, toujours vent arrière, Et une bonne soupe au chou, Jamais vent arrière et toujours vent debout. Après qu’ils ont eu bien mangé : — Madame l’hôtesse, nous voulons vous payer. — Mangez don’ vot’ soupe et faites bonne chère, Jamais vent debout, toujours vent arrière, À tous les trois, ça vous coûtera qu’un sou, Jamais vent arrière et toujours vent debout. Après qu’ils ont eu tout payé : — Madame l’hôtesse, nous voulons nous coucher. — Vous coucherez dans la chamb’ d’en arrière, Jamais vent debout, toujours vent arrière, La petite servante se couchera t-avec vous, Jamais vent arrière et toujours vent debout. À tous les coups ah ! du minuit, Madame l’hôtesse entendit t-un grand bruit : C’était le lit qui basculait par terre, Jamais vent debout, toujours vent arrière, La petite servante se trouva par dessous, Jamais vent arrière et toujours vent debout. Quand vous passerez par ici, N’oubliez donc pas ce beau logis : L’hôtellerie de la jeune hôtesse, Qui remuait du cul, qui jouait des fesses. La petite servante a bien tiré son coup, Jamais vent arrière et toujours vent debout.
13.
Je suis venu z-au monde Par un moment fâché ; Je n’serai jamais riche, Mais j’aurai le cœur gai. Toujours content, En roulant ma misère, Mendiant mon pain, Toujours à mon p’tit train. Là-haut sur la colline, J’ai bâti ma maison, Et là je ne paye Ni fermage ni contribution. Chez moi ya pas d’vaisselle Comme il ya chez le roi : Je n’ai qu’une vieille gamelle, Dedans je mange et je bois. Le dimanche à la messe, J’suis plus heureux qu’un roi, Car tout le monde s’empresse De s’éloigner de moi. Je n’ai qu’une vieille chemise Tout comme habillement, Qui n’a ni col, ni manche, Ni derrière, ni devant.
14.
C’est à New York là où j’ai resté, Le garçon d’un boucher que j’ai tant aimé ; Je l’ai aimé à ma vie ôter, C’est avec moi qu’i’a pas voulu rester. C’est dans la ville ya t-une maison Où c’que mon amant s’y repose souvent ; J’l’ai t-aperçu une blonde sus les genoux, I’ dit qu’il l’aime bien plus que moi. J’m’en vas vous dire la raison pourquoi : Elle a plus d’or et d’argent que moi. Son or fondra, son argent s’en ira, Un jour viendra, s’ra aussi pauv’ comme moi. La fille monte en haut pour faire son lit. Elle d’mande à sa mère : — Portez-moi une chaise, Portez-moi une plume, de l’encre et du papier Pour que j’y écrive mes peines et mes tourments. Le père monte en haut pour voir sa fille ; Il l’a bien trouvée pendue en l’air. A pris son couteau, l’amarre il a coupée, Sus son estomac, i’ trouve un papier. — Creusez ma tombe, creusez-la bien creux, Dessous ma tête vous mettrez une pierre, Dessus mon cœur vous mettrez un pigeon Faire voir au monde que j’suis morte jalouse. Oh ! je voudrais que mon enfant soye grand : Il irait s’asseoir sus les g’noux d’son père. Et moi je suis qu’une verdeur, Dessus ma tombe, les fleurs verdiront.
15.
— La belle, regardez là, dessur la mer salée. Elle vit le prince avec toute son armée, Elle vit le prince avec toute son armée, Avec toute son armée. — Z-oh ! cruelle fille, méchante que tu y’es, Voilà le prince qu’il vient pour t’épouser. — Z-oh ! ma chère mère, envoyez ’i ma sœur Me ressemblant de la bouche et des yeux. — Oh bonjour la belle, z-avec vous passer l’temps ? Point pour vous, belle, que j’ai venu céans. I-où c’qu’est votre sœur qu’est cent fois plus belle que vous, Celle qui porte le collier d’or au cou ? — Oh ! ma chère sœur, oh z-elle est ’ccouchée d’un fils ; Ça qu’est le pire, c’est qu’on n’sait pas de qui. Z-il avoindit sa main blanche, prit son épée clairon, ‘I fend la tête, mit la cervelle au vent. — Oh ! sonnez les cloches, tambour’ et violons, De ma maîtresse, j’en ai z-eu la raison.
16.
Ce sont deux jeunes gens, s’sont mariés ensemble ; Ils se sont pris tous deux par amitié, Mais la mort les a séparés. De la première nuit qu’ils ont couché ensemble, Elle s’écria : — Mon mari, levez-vous Ou bien j’y meurs auprès de vous. — Faut-il aller chercher le grand médecin de Nantes ? — Allez-y vite et revenez promptement Ou bien j’y meurs en ce moment. Quand il fut arrivé dans la grand ville de Nantes, Il s’écria : — Grand médecin, levez-vous Ou bien ma mie finit ses jours. Quand ils furent arrivés, elle n’était pas ’cor morte ; Elle a tiré sa main blanche du lit Pour dire adieu à son ami. — N’y pleure point mon fils, tu en trouveras bien d’autres : Tu en trouveras des petites z-et des grandes Avec ton or et ton argent. — J’aimerais mieux ma mie toute nue, en chemise Que d’y ravoir la fille du président Avec son or et son argent. Les garçons qu’en voudront feront le tour du monde, Feront aussi le toure du soleil Pour en trouver une pareille.
17.
C’est à l’âge de quinze ans, Mon père m’a mis d[an]’un couvent, C’était pour passer ma vie Tout le restant de mes jours. Je briserai chambre et chaînes Pour rejoindre mon amant, Car c’un jeune voyageur Que mon cœur aime si tendeurment. Oh ! père et mère si cruels, Vous le regretterez un jour D’avoir laissé vot’r fille Si longtemps dans un couvent. — Petit oiseau du vert bocage, Voudrais-tu aller m’porter Ce joli bouquet de roses Sur les g’noux d’ma bien-aimée ? Le p’tit oiseau prend le bouquet, Dans son bec il s’envola ; Sur les g’noux d’ma bien-aimée, Il alla se reposer. Adieu père et adieu mère, Oh ! adieu, joli couvent, Je vous quitte aujourd’hui, C’est avec le cœur content, Adieu père et adieu mère, Oh ! adieu, joli couvent, Je vous quitte aujourd’hui, Je pars avec mon amant.
18.
— Bonjour donc, compère Magneux, Oh ! tu m’as l’aire tout joyeux. Tu me dis par ton visage Qu’tu commences un nouveau ménage, Dis-moi, dis-moi, Quelle est la cause de ta joie ? — Si j’te disais, Compère Martin, Que ma femme est morte à matin ! — Tu devrais porter le deuil-le D’y voir ta femme au cercueil-le, Pleur’ don’, pleur’ don’, Ta petite Jeanneton. Compère Martin, si je pleurais, Oh ! ça s’rait des larmes de joie : Toujours le diable au tapage, Toujours le diable au ménage ! De bon gré, sans pleurer, On va la faire enterrer. C’qui va m’coûter, sincèrement, Ça va être son enterrement. J’lui f’rai faire une muraille Et enterrer, ferri, ferraille. Et on criera t-en chantant : « Ta femme est au monument ! » Le jour de son enterrement, J’inviterai tous mes parents. J’inviterai Ventri, Ventrouille, Et on mangera de ma citrouille ; Du bon pain, du bon vin, On fera t-un grand festin ! Oh ! les punaises ont entrepris De toutes nous faire périr. Sont arrivées près d’huit cent mille, C’est pour affliger les filles ! Leurs fusils sont en mains, Armées comme des assassins. Si je savais parler latin, Oh ! j’écrirais t-aux maringouins. Ils viendraient avec leur lancette, Mais au son de la clochette. Lanci, lançons, Camarades, buvons don’ !
19.
Le rossignol y chante et le jour et la nuit, Et le jour et la nuit, Il chante pour les filles qui n’ont point de chéri, Donne ton cœur, mignonne, Ton, ton petit ton, Donne ton cœur, mignonne, Ton petit cœur mignon. Il chante pour […] Il ne chante pas pour moi car j’en ai t-un ici. Ah ! que j’en suis bien sûre, le voilà qui sourit. Ah ! qu’il a grand honte, le voilà qui rougit.
20.
J’m’ai fait faire un p’tit navire C’est pour naviguer dedans, L’équipage qui est à bord, Réveillez-vous, belle endormie, Ce sont des jeunes filles de quinze ans, Frisez-vous la belle en dormant. La plus jeune et la plus belle S’est endormie dans ces haubans. J’ai t-aperçu sa jambe droite, Réveillez-vous, belle endormie, Et sa robe qui volait au vent, Frisez-vous la belle en dormant. J’ai t-aperçu ben d’aut’ chose, Un p’tit mouton par son avant. Là j’ai barré porte’ et fenêtres, Réveillez-vous, belle endormie, Pour mettre mon rat musqué dedans, Frisez-vous la belle en dormant. Il a rentré raide comme une barre, Il a r’ssorti mou comme un gant, Il a rentré en bonne santé, Réveillez-vous, belle endormie, Il a r’ssorti en renvoyant, Frisez-vous la belle en dormant.
21.
C’est dans l’état là où je suis, Sur le point d’un voyage. Il faut que je quitte mon pays, Dans l’ennui je m’engage, Bien éloigné de mes parents, Dans un pays sauvage. Et quand on est dans les chantiers, Dans ces bois les plus sombres, Lorsqu’on regarde de tous côtés, C’sont toujours les mêmes ombres. Oh ! que c’est dur de voyager, Surtout quand c’qu’on est jeune. C’est le printemps, c’est en montant Sur ces drives ennuyeuses. Tous les nuages passont, nombreux, Et souvent quand c’qu’on les regarde, On les regarde assez souvent Qu’ils deviennent ennuyeuses. Mais quand je lis et je relis Les idées de ma tête : Tous les plaisirs s’éloignent de moi, Quels plaisirs faut-il avoir-e ? Être éloigné de nos amis Et de mon père et ma mère. Les gens de la campagne f’raient mieux De rester sur leur terre ; Ils feriont mieux de rester chez-eux Et puis cultiver la terre ; Et en tout cas de maladie, Le prêtre les accompagne.

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Pour son quatrième album, Serre l’Écoute reste fidèle à ses habitudes en choisissant d’explorer les différentes facettes d’un thème largement représenté dans la tradition chantée. Après avoir vogué sur les sept mers (Chansons des bords du Saint-Laurent, 2002), médité sur les hasards de la destinée (Fortunes et perditions, 2006) et célébré les joies et les malheurs de la boisson (Buveurs philosophes, 2009), nous proposons un petit tour d’horizon autour de la plus universelle des préoccupations humaines : l’Amour.

De la fille menacée par sa mère d’être envoyée au couvent pour l’empêcher d’aimer son « petit Jean » à l’amoureux qui tue sa blonde avec ou sans raison, en passant par les séductions au bord des fontaines, les rencontres volages à l’auberge, les maris mal en ménage qui se réjouissent de la mort de leur femme ou les jeunes gens qui soupirent d’être délaissés, l’amour se décline ici dans tous ses états, jusqu’aux plus inattendus : l’amour de son pays, de ses parents, de la misère, voire l’amour infini de Dieu pour l’Humanité !!

Les 21 chansons composant ce Parnasse des cœurs d’amour épris proviennent toutes du répertoire de tradition orale. Pour moitié, il s’agit de réinterprétations d’enregistrements réalisés en Acadie par Robert Bouthillier et Vivian Labrie (abrégés dans les notices par le sigle RBVL) dont la collection complète est consultable aux Archives de folklore et d’ethnologie de l’Université Laval (AFEUL). Les autres chansons ont été recueillies dans la seconde moitié du 20e siècle et les premières années du 21e par différents collecteurs — Luc Lacourcière, Carmen Roy, Eddie Comeau, Harry Oster, Simonne Voyer, John Wright et Catherine Perrier, Gabrielle Bouthillier et Rosemarie Allard — non seulement en Acadie mais aussi au Québec, en Louisiane et en Bretagne. Toutes les sources sont mentionnées et à l’exception des chansons bretonnes, toutes sont consultables aux AFEUL. Pour celles et ceux qui veulent consulter d’autres versions de ces chansons, nous indiquons également, à la suite de la référence de chaque document, les correspondances, titres et cotes des catalogues de Conrad Laforte (Le Catalogue de la chanson folklorique française, Québec, P.U.L., 1977-1986, 6 vol., ci-après CL) et de Patrice Coirault (Répertoire des chansons françaises de tradition orale, Paris, BnF, 1996-2006, 3 vol., édité sous la direction de Georges Delarue, ci-après PC).
En vous invitant à découvrir le répertoire de ce Parnasse des cœurs d’amour épris, nous vous proposons de vous (re)plonger dans l’esthétique de Serre l’Écoute et de partager nos dernières explorations musicales à partir d’une sensibilité inchangée : rester au plus près du style a cappella des chanteurs de tradition orale tout en développant de riches harmonies vocales en trio. Bienvenue dans notre Parnasse poético-musical de tradition, dans l’espoir que, comme nous, vos cœurs s’éprendront de ces chansons intemporelles.

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released October 10, 2013

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Liette Remon Québec

LIETTE REMON, originaire de Petit-Pabos sur le côté sud de la péninsule gaspésienne et fille de violoneux, oscille avec bonheur entre tradition, renaissance, moyen-âge et musique expérimentale. Elle est récipiendaire en 2010 du prix Innovation/Tradition qui vise particulièrement à souligner l’innovation et l’originalité dans la présentation publique d’une pratique culturelle. ... more

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